Conférence par :

Emmanuel PELLEGRINO, Archéologue, céramologue, attaché de conservation du Patrimoine. Direction de l’archéologie et du patrimoine de Fréjus

La ville de Fréjus est fondée au début de l’époque augustéenne, à la croisée de la voie Aurélienne et de fleuves côtiers qui permettent de drainer les productions régionales et de les diffuser, par l’intermédiaire du port qui abrite la flotte romaine de la Méditerranée occidentale.

Au nord et à l’est de la ville s’étendent d’importants gisements d’argiles, faciles à atteindre et à travailler, qui ont été exploités, dès le début de notre ère, au plus tard. Ils ont permis la fabrication massive d’amphores entre le Ier et le IIe s. destinées au transport et au commerce de la production viticole locale. Les ateliers locaux ont aussi produit des céramiques communes à pâte calcaire pour approvisionner un vaste marché régional, couvrant les actuels départements du Var et des Alpes-Maritimes et atteignant même la Ligurie, à l’est.

La production d’amphores et de céramiques communes est connue depuis les années 1980. Elle a déjà fait l’objet de synthèses dans les années 1990 et 2000. La reprise de la documentation, avec de nouvelles méthodes et à la lumière de connaissances actualisées, confrontée aux apports de nouvelles fouilles, permet d’en préciser les datations et de proposer un nouveau catalogue de formes et de suivre ses évolutions.

Lors de fouilles récentes a encore été mise en valeur la production de céramiques culinaires et de céramiques fines durant le Ier s. Ces dernières, connues sur les sites d’habitat fréjussiens, n’avaient pas fait l’objet d’un grand intérêt et avaient été considérées comme anecdotiques, dans les typologies locales. La découverte de grands dépotoirs a permis d’en mesurer l’importance et de redéfinir l’évolution des assemblages du vaisselier local et de remettre à jour les transformations du faciès local.